samedi 7 mars 2015

Tunisie : Aux bons soins de la Police de l'Air et des Frontières (PAF)



La Tunisie a toujours été, jusqu'à une époque récente, un "pays ami" pour les visiteurs venant de l'étranger. Depuis le pseudo "printemps arabe" autrement dit le glacis islamiste, la Tunisie est devenue un pays repoussoir, surtout pour les Tunisiens résidant à l'étranger, pour les Algériens et pour les Libyens. Ceux qui ont voté Nidaa Tounes et Béji Caïd Essebsi, ont cru, naïvement, au changement. Ils se sont lourdement trompés : la police islamiste est toujours opérationnelle et malfaisante. Témoignages.

Un citoyen tunisien résidant en France

Lundi 2 Mars 2015 vers 19h on s’est présenté, ma femme (Alona, de nationalité Ukrainienne, demeurant à Suresnes et cadre) et moi (Ahmed GHORBAL, né à Rades (Tunisie), de nationalités Française et Tunisienne, demeurant également à Suresnes et cadre aussi) pour le contrôle de passeport à l’aéroport de Tunis Carthage en vue de notre voyage prévu sur le vol de Tunisair TU-724 à 19h30 du même jour de Tunis vers Paris Orly en retour d’un weekend prolongé pour des raisons familiales. Juste après le contrôle des passeports ma femme s’est orientée vers l’espace de contrôle sécuritaire et a retiré tous les éléments métalliques (pièces, ceinture) et électroniques (Tablette, téléphone) et a franchi le SAS de sécurité, et à ce moment-là l’agent de contrôle lui a ordonné d’enlever les chaussures avant de repasser. Ma femme a demandé alors les chaussants et vu l’état très sale du sol, il n’est pas concevable de passer pied nu, l’agent de sécurité a hurlé dessus pour lui expliquer qu’elle se prend pour qui pour faire cette demande ! Ma femme a exigé alors de parler à un responsable, ce qui est le cas vu qu’un policier en uniforme (avec 2 étoiles sur l’épaule et que je l’appellerai Agent A) qui lui demande son passeport. En le recevant il affirme de suite à ma femme qu’il annulera son tampon de départ de la frontière Tunisienne pour qu’elle aille demander dans une autre direction à 5 km d l’aéroport les chaussants et par conséquent rater son vol. Étant derrière ma femme, j’ai demandé également, par solidarité à ma femme, les chaussants pour passer sans mes chaussures (sans pour autant les avoirs) et je me suis rapproché de la discussion entre ma femme et l’agent A pour essayer de comprendre. Un deuxième policier (que j’appellerai Agent B) s’est rapproché en se présentant comme le responsable de la procédure à qui j’ai posé la question précise : « est-ce que vous êtes en train de nous dire que si on passe pas pieds nus sur ce sol noir de saleté on ne prendrait pas notre avion ? » la réponse étant « oui ». à ce moment-là l’agent A part avec la passeport de ma femme, elle le suit pour lui demander de lui rendre son passeport, je suis ma femme et je commence à filmer le comportement du policier, dans l’espace de 10 sec, on m’arrache le téléphone, ma femme essaye de récupérer son passeport de la main de l’agent A qui lui commence à tordre le poignet et je me suis intervenu pour se mettre entre ma femme et l’agent A pour éviter qu’elle se fasse davantage agresser. 

De suite une dizaine de personnes (policiers en civil) qui se jettent sur moi en me frappant partout (coups de poing, de pieds…), on me met le visage par terre en appuyant sur ma tête avec leurs pieds, me mettant les menottes au dos et en continuant à me frapper et me tabasser pendant plusieurs minutes à coups de pieds et coups de poings malgré le fait que j’étais menotté, et malgré le sang qui coulait de mon nez et de ma bouche. Ma femme qui hurlait au début de mon agression pour me laisser s’est arrêtée de parler (j’ai su après qu’elle était giflée plusieurs fois par l’Agent A et mise par terre et humiliée par terre par une autre policière). Après les minutes de déchaînement gratuit sur ma personne (en étant menotté et par terre) j’étais poussé par 4 personnes qui me tabassait tout au long du parcours vers l’extérieur de l’aéroport ou j’étais installé dans un fauteuil au poste de police. Toujours menotté j’étais agressé physiquement plusieurs fois avec des gifles et des coups de poing pendant presque 5 minutes. On me menaçait de passer une plainte pour agression de policier, ou de me faire coller un procès de consommation de produit Illicite. L’agression et l’intimidation sont arrêtées à l’arrivée du Commissaire de Police. Pendant plus que 2h j’ai demandé une assistance juridique ou à minima le droit de passer un coup de fil, la réponse était que je dois me faire interroger d’abord, signer sur le PV et après avoir le droit d’appeler. Ma femme m’a rejoint au poste de police (également sans passeport et sans téléphone) et on était séparé la plupart du temps. A 22h mon père, informé par des passagers qui m’ont reconnu lors de l’agression, est arrivé au poste de police où il a demandé à me parler, ce qui lui était refusé. L’interrogatoire a commencé vers 23h et s’est déroulé correctement (mes menottes sont détachées à ce moment) au moment de signer je découvre une mention « je m’engage à ne pas porter plainte contre les agents de police » ce qui m’a poussé à refuser de signer dans un premier temps. On m’a bien expliqué alors que je dois passer la nuit en garde à vue sans pouvoir contacter personne en attendant une date non définie de passage devant le procureur de la république. En sachant que j’ai des obligations professionnelles très importantes, ils m’ont poussé à signer le PV, effacer la vidéo du début de l’agression et clôturer l’affaire à l’amiable si je souhaite éviter une longue procédure judiciaire. N’ayant aucune confiance dans le système judiciaire tunisien, et soumis à une telle pression, j’ai accepté l’accord à l’amiable et je suis rentré avec ma femme chez mes parent à 3h du matin pour pouvoir prendre le premier vol à Paris Orly le lendemain matin (Mardi 3/03/2015 à 8h35 vol Tunisair). Arrivant à Paris, j’ai consulté mon médecin traitant pour signaler les blessures, vous trouveriez en PJ son constat (document : certificat_médical.pdf) Outre les blessures physiques, les surcoûts financiers (nouveaux billets, parking de voiture, ½ journée de travail prise le mardi matin), les droits bafoués, la blessure morale est tellement profonde que ma femme et moi sommes en état de déprime total."

Témoignage d’Algériens (postes frontaliers d’Oum Teboul et Melloula, Août 2014)

De l’autre coté de la barrière qui marque la ligne frontalière, vu le nombre de voitures dans les parkings du poste tunisien, le rythme est visiblement plus lent. A cela s’ajoute le mauvais traitement qu’affichent certains agents tunisiens à l’égard des Algériens. « Il y a beaucoup de monde qui patiente dans le hall, cela n’avance pas pour les gens qui entrent en Tunisie. Pour nous, c’est différent, car les formalités sont plus rapides dans l’autre sens, et puis il y a ceux qui passent plus facilement que les autres comme partout ailleurs parce que ce sont des habitués et connus des agents», a déclaré un « fraudeur » qui fait Annaba-Tunis. Il a fallu attendre un long moment pour voir un policier tunisien, au poste de Melloula prononcer notre nom pour récupérer le passeport. L’accès est très difficile à l’intérieur de la salle de guichets. Les entrées et les sorties du territoire tunisien sont également contrôlées dans un seul et même local. Tous les Algériens se plaignent de l’accueil et de l’excès de zèle des “pafistes” tunisiens de leur pratique frauduleuse à la limite du “racket” et des longues attentes sous un soleil de plomb. Tous les passagers que nous avons interrogés ont reconnu avoir été contraints de donner de l’argent pour faire avancer les formalités.
Il y en a même qui ont donné et se font doubler par les fraudeurs algériens qui sont de mèche avec eux ou des passagers tunisiens qui sont prioritaires. « Il faut préparer toujours un pourboire, même s’il s’agit d’un simple paquet de cigarettes. Ils le demandent automatiquement », s’indigne un jeune énervé par l’attitude de la police tunisienne. Les douanes emboitent le pas à la police. Il suffit juste de faire un geste inconsciemment pour qu’on te fouille toute la voiture et surtout ouvrir toutes les valises et mettre toute vos affaires par terre. Selon certains témoignages, des dizaines d’Algériens déposent chaque été des plaintes pour mauvais comportement de la part des “pafistes”. Sans résultats.....

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