mercredi 13 juin 2012

Schizophrénie halal

Coincé entre tradition et modernité, faux-semblants et vrais mensonges, morale simulée et religion instrumentalisée, le Tunisien ne sait plus où donner de la tête. Au point d’en devenir schizo. 
La schizophrénie est un désordre mental caractéristique d'une personnalité divisée. Individuelle, elle peut s'étendre à des groupes, des partis, des gouvernements, des sociétés entières. Ce terme est utilisé dans les sciences sociales pour décrire une société affligée par une "dualité" sévère dans sa conduite (la même chose et son contraire) et dans ses normes morales (exemple: tuer et ne pas tuer, au même niveau moral). Les contradictions s'affichent aujourd'hui au grand jour, rendant sans cesse plus compliqué le fameux grand écart culturel qu'on demande aux Tunisiens de réaliser quotidiennement.
Si le grand public considère qu'un schizophrène est un individu chez qui cohabitent plusieurs personnalités, la définition psychiatrique est plus complexe. La schizophrénie, c'est une déstructuration de la personnalité, une maladie douloureuse marquée par de profondes angoisses, des délires et une déconnexion de la réalité. A la base du malaise, il y a bien sûr la question de l'identité. Sans forcément relever de la pathologie médicale, notre société a exactement le même problème.

L’identité.  


Nous essayons encore et toujours de nier notre véritable identité. Nous connaissons la réponse officielle que proposent les islamistes et leurs affidés : le Maghrébin est un arabo-musulman. Le Maghrébin serait donc un Arabe, ce qui est génétiquement et historiquement faux. Il a été démontré que, génétiquement, tous les Arabes descendent des Yéménites (haplogroupe J1). Les dernières analyses génétiques, effectuées au Maghreb en 2008, 2010 et 2011 montrent que les Maghrébins, qu’ils soient arabophones ou berbérophones descendent des berbères pour leur grande majorité. En allant de la Tunisie vers le Maroc, on constate que, d’une façon homogène, les taux de « marqueur arabe » et du marqueur phénicien diminuent, et le taux du « marqueur berbère » augmente. La Tunisie est le pays le plus arabisé, avec environ un taux J1 de 30%. Cela veut dire aussi que 70% de nos gènes tunisiens ne sont pas arabes. Globalement, les Maghrébins sont à 17% d’origine arabe, et à 83% d’origine non arabe, dont 60% berbère. Pour les Tunisiens, ces origines non arabes sont à 45% berbères, à 8% puniques, à 6% européennes, et à 11% autres. La réalité est têtue, dit l’adage. Les gênes ne mentent pas, les hommes politiques, si. Les Maghrébins se disant « arabes » sont bien, comme l’a affirmé Ibn Khaldoun, des «arabisés », c'est-à-dire des non arabes, qui, par schizophrénie, se mentent à eux-mêmes.

Schizophrénie linguistique. 

Les habitants du Maghreb sont confrontés, dès leur plus jeune âge, à l’apprentissage de plusieurs langues : la darija ou maghribi appelé abusivement « arabe dialectal », le berbère, l’arabe littéraire, le français, et plus tard, l’anglais, l’italien ou l’espagnol. Ainsi, ils s’expriment d’abord dans leurs langues maternelles : la darija (issue du punique, voir, sur ce blog les articles : le multilinguisme est-il polluant ?  et parenté linguistique punico-arabe), ou le berbère. Des langues parlées, évolutives et vivantes, qui servent à exprimer les émotions, mais ne sont que rarement écrites. Suit l’apprentissage de l’écriture. Et là, patatras! Les écoliers doivent maîtriser l’arabe classique, qui s’écrit mais ne se parle pas, figé dans le bronze du Coran. Une langue sacrée, et un sacré défi intellectuel. Qu’on en juge : surabondance lexicale, absence de vocalisation (le lecteur doit placer lui-même ses voyelles, c’est-à-dire connaître les mots avant de les reconnaître), absence de majuscules (source de confusion dans la lecture des noms propres)…Contrairement aux langues européennes où on lit pour comprendre; en arabe, il faut d’abord comprendre pour pouvoir lire. De plus, lire un journal arabe est un vrai défi pour les personnes âgées, à cause de la petitesse des caractères imprimés, quasi invisibles. La langue arabe littéraire a toujours été et restera l’apanage d’une caste de lettrés. Aucun citoyen arabe ne parle spontanément sa langue officielle dans sa vie courante. C’est un cas unique sur Terre !! Délire linguistique patent. Mais l'éloignement entre le « discours officiel » et la « réalité têtue » ne s'arrête pas aux problèmes de l'identité ou de la langue.
Dans notre vie quotidienne, nous n'avons aucun mal à repérer des propos complètement en décalage avec la vérité tangible. Il est ainsi courant de croiser chaque jour des gangsters pieux, des truands salafistes, des islamistes blasphémateurs, des prostituées moralisatrices, des chauffeurs de taxi qui refusent la ceinture de sécurité, des magouilleurs qui réclament plus de lois, des bien-pensants qui jettent leurs ordures partout, des salamalecs islamiques à côté de propos orduriers, des défenseurs du patrimoine qui construisent leur domicile sur des sites protégés, des vendeurs agressifs et impolis vis-à-vis des clients, etc.
Léthargie et inactivité. Les schizophrènes sombrent aisément dans la torpeur et l'inactivité, surtout lorsqu’ils se prennent pour de bons croyants. Ainsi, la prière cinq fois par jour leur permet de déserter leur le lieu de travail la moitié du temps. L’autre moitié est réservée aux discussions byzantines sur le sexe des anges. Quant au mois de Ramadan, il est inconcevable de leur parler de travail ou de rendement.  
Paranoïa. Un individu schizophrène pense que tout le monde complote contre lui, même s'il n'y a aucune preuve tangible. Les Arabes, comme le gouvernement tunisien Nahdhaoui, sont devenus les spécialistes des "théories du complot". Après chaque désastre dans le monde arabe, naturel ou non, le responsable est le "Sioniste", "le Croisé" ou l'"Occidental", et des journaux très sérieux colportent ces théories de complot. Aucun effort n'est mené pour présenter des thèses rationnelles ou proches de la réalité. Un individu schizophrène pense que tout le monde dit du mal de lui et il vit dans une tension constante due au doute et à la suspicion, à l'égard même de gens proches. Si on a un problème domestique, c’est la faute à la voisine qui a le mauvais œil; celle-ci est même capable de nous avoir jeté un sort, avec l’aide d’un marabout «marocain», bien entendu.

Tradition et religion.  

Dans ce grand flou, il reste toutefois une valeur à laquelle tout le monde s’accroche, et que le gouvernement islamiste encourage, un pilier à la fois stable et absolu : la tradition, elle-même indissociable de la religion. Le discours traditionnel est omniprésent, même s'il est, encore une fois, battu en brèche par la réalité des comportements quotidiens. Dans notre inconscient collectif, le passé le plus discutable est systématiquement glorifié. Il en ressort l'impression étrange que nous n'avons pas le droit de créer en dehors de la tradition. L'important n'est pas ce qu'on fait mais ce qu'on montre. La culture du paraître s'est infiltrée dans notre pratique religieuse. Les intégristes ont réduit l'islam à un code vestimentaire et alimentaire, le vidant de ses principes profonds. La période du ramadan est particulièrement friande de ce genre de schizophrénie collective. La consommation devient frénétique, les comportements irrationnels, les individus irascibles, la conduite automobile kamikaze, etc.

Délire mystique. 

 150 années après Darwin, grâce à l’IRM, des neurobiologistes en sont convaincus, le mysticisme est une activité du domaine cérébral lié à l’irréalité ; laquelle est débordante chez le psychotique. Des neurobiologistes, des neuropsychiatres et des neurothéologiens constatent que les croyances ne sont qu’une activité cérébrale et ont bien déterminé par l’IRM la zone du cerveau réceptive et active à ce domaine de l’irréalité.
ls en ont conclu que l’on peut cerner 4 grands types d’individus selon leur activité cérébrale particulière :
  • Les athées dont l’activité est minimale.
  • Les indifférents, les plus nombreux, ayant une activité ‘moyenne’, lesquels suivent le mouvement général.
  • Les vrais croyants avec une activité soutenue.
  • A l’extrême, les schizophrènes dont l’activité est débordante, et qui ont de réelles perceptions (Sensations    intériorisées, hallucinations auditives et visuelles principalement).
Dans cette optique d’analyse rationnelle, des laboratoires pharmaceutiques ont créé une molécule chimique ciblée permettant de diminuer cette activité cérébrale liée aux croyances. Dans les notices des antipsychotiques Zyprexa et Abilify, des neuroleptiques de dernière génération les plus prescrits en psychiatrie, notamment en schizophrénie, on peut lire " ...est utilisé pour traiter une maladie qui s'accompagne de symptômes tels que : entendre, voir et sentir des choses qui n'existent pas, avoir des croyances erronées.."
Nous conseillons aux laboratoires pharmaceutiques tunisiens de se lancer illico presto dans ce créneau extrêmement rentable : les neuroleptiques, pour un marché gigantesque de plus d’un milliard d’arabo-musulmans, plus ou moins schizophrènes. Ils pourraient faire fortune très rapidement.

Hannibal GENSERIC