dimanche 31 mai 2015

Poutine: Nous savons ce qui se passe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Le terrorisme international est devenu un élément du jeu des rapports de force entre les puissances. Les russes y ont été confrontés bien avant le 11 septembre et savent exactement de quoi il retourne. Le gouvernement russe en sait plus que quiconque sur toutes ces mouvances terroristes, de l’Afghanistan aux Balkans, de la Tchétchénie au Sahel, mais a toujours gardé un silence diplomatique. Aujourd’hui, Poutine se lâche, en balançant quelques vérités sans fard, plus à destination de ses amis que contre ceux dont il sait qu’ils sont les véritables responsables du fléau terroriste mondial. C’est un changement de ton qui semble appeler un changement d’attitude dans la manière de lutter contre le terrorisme.

Poutine: la politique étrangère américaine a boosté l’expansion du terrorisme

V.POUTINE
Sur le bureau de Poutine, il n’y a pas trente six options mais une seule: reprendre en main les affaires du monde en commençant par celles du Moyen-Orient dont il accuse l’Occident d’être responsable du chaos.  Les pays du BRICS doivent se préparer à une défense efficace contre les maîtres occidentaux de la guerre.

Combler le déficit de sécurité

Le président russe Vladimir Poutine utilise des mots inhabituellement durs quand il en vient à la politique étrangère américaine. Il veut une alliance avec la Chine et les pays du BRICS, afin de combler le déficit de la sécurité laissé par la politique étrangère des États-Unis: les interventions illégales de l’Occident au Moyen-Orient ont conduit à un État islamique fort. Les BRICS devraient se défendre conjointement contre de tels développements.

L’Occident est responsable de l’émergence de l’Etat islamique

Vladimir Poutine montre une attitude plus sévère envers la politique étrangère de l’Ouest: Poutine accuse l’Occident, sans ambages, d’être responsable de l’émergence de l’État islamique.

Nous savons ce qui se passe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Lors d’une réunion avec les chefs de la sécurité des BRICS, il a déclaré lundi, selon TASS: «Nous savons ce qui se passe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord aujourd’hui. Nous voyons les problèmes causés par une organisation terroriste, qui s’appelle elle-même, l’État islamique ».

Il n’y avait pas de terrorisme dans ces États avant l’intervention de l’Occident

Pourtant, il n’y avait pas de terrorisme dans ces États avant l’ingérence inacceptable de l’extérieur qui a eu lieu sans l’approbation du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il est évident que les conséquences sont difficiles.

Nos nations sont menacées

« Tout ce qui est arrivé sur la scène internationale au cours des deux dernières années doit être ré-ajusté « . Poutine voit d’autres États menacés par la politique agressive menée par l’Occident: « Il est évident que nos nations sont menacées et cela est dû au fait que le droit international a été violé en combinaison avec la violation de la souveraineté des différents états et de leurs sphères d’influence ».

Les États-Unis tiraient les ficelles du Maïdan

Lors de sa rencontre avec les représentants de la Chine, M. Poutine a discuté avec ses invités de la menace existante des révolutions colorées: une a eu lieu en Ukraine et Moscou estime que les États-Unis étaient derrière l’éviction du président Ianoukovitch à la suite des troubles du Maidan . Il est également un fait connu parmi les observateurs occidentaux que les États-Unis tiraient les ficelles en arrière-plan.

Le gouvernement américain avait connaissance de la création d’EI

C’est seulement récemment qu’un rapport du Pentagone déclassifié a révélé que le gouvernement américain avait connaissance d’une éventuelle création d’ISIS/Daesh/EI. Mais le gouvernement n’a rien fait pour l’empêcher car un conflit entre les musulmans convenait à la direction géostratégique du gouvernement américain.
Le fait que Poutine relie la politique étrangère américaine au Moyen-Orient avec l’expansion géographique de l’État islamique est remarquable. Poutine n’a auparavant jamais utilisé ces mots très durs pour expliquer les causes possibles de la crise au Moyen-Orient.

Poutine met la pression sur l’Occident

Il semble que Poutine met plus de pression sur l’Occident: l’alliance ne fait pas de progrès par rapport aux groupes de combat fragmentés en Syrie.

Cameron a demandé l’aide de Poutine

Récemment, David Cameron a demandé à Poutine de l’aider à trouver une solution commune pour la crise en Syrie. Poutine, qui soutient Assad, peut augmenter le prix de sa coopération.

Poutine prend en main les affaires du Moyen-Orient

Les mots durs utilisés par Poutine contre l’Occident en liaison avec la hausse de l’État islamique peuvent indiquer sa direction dans le jeu au Moyen-Orient. Et il ne sera pas en position de faiblesse.

L’article a paru chez Deutsche Wirtschafts Nachrichten. Traduit pour la RI par Mihajlo Doknic Russie Insider