jeudi 21 mai 2015

Ghannouchi appelle au retour de Ben Ali

Le leader islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, apparait aujourd'hui comme l'homme fort de Tunis et se veut le garant de la transition démocratique en cours.

Le leader du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi, acculé depuis quelques temps à jouer les forces d’appoint pour le président Béji Caïd Essebssi, a repris du poil de la bête. Face aux incuries du gouvernement Habib Essid, qui n’arrive pas à prendre ses marques, et face aux absences physiques et intellectuelles du président de la République, le vieux cheikh multiplie les sorties médiatiques et les déclarations. Sa stratégie? Occuper le terrain. Et cela semble lui réussir.
Incroyable mais vrai, c’est lui qui a demandé la restitution de son passeport tunisien à l’ancien président Ben Ali exilé en Arabie Saoudite. C’est lui également qui est monté au front pour vilipender les « laïcs extrémistes », pointés du doigt comme l’une des causes du terrorisme. Lui enfin qui a volé au secours du gouvernement, demandant à la presse et à l’opinion publique d’être patiente. 
Le chaud et le froid
D’après une source  bien informée à Tunis, le patron du mouvement Ennhada se positionne aujourd’hui comme la caution politique et morale de la transition tunisienne. Ghannouchi, ce fin politique, interlocuteur privilégié des occidentaux, notamment des Américains et des Français,  est conscient que vu l’âge de Béji caïd Essebssi, celui-ci ne peut plus jouer ce rôle. En outre, les dissensions internes de Nidaa Tounès lui facilitent la tâche. Le parti du président est plus occupé à gérer les ambitions des prétendants à la succession d’Essebssi qu’à encadrer gouvernement l’espace publique. Une aubaine que Rached Ghannouchi n’a apparemment pas l’intention de laisser passer.   
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