mardi 11 février 2014

Maghreb : Langues maternelles et langue zombie

« Une langue est vivante lorsqu'elle comporte des locuteurs l'utilisant naturellement. On oppose ce terme à celui de langue morte. »
Claude Hagège (éminent linguiste français d'origine tunisienne)
"Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (de par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales)". Wikipédia.

De tout temps et en tous lieux, les classes dominantes ont imposé leur langage comme référence pour l’ensemble de la nation en faisant de cet outil un enjeu de pouvoir. En Inde, en Chine, et dans l’empire musulman naissant, les dynasties régnantes ont scellé la langue « officielle ». Cela continue de nos jours : les régimes arabes, étant, pour la plupart, de nature moyenâgeuse, continuent d’imposer une "langue officielle", la langue arabe. Si l’on ne parle pas correctement dans la langue des puissants qui gouvernent le pays, c’est que l’on appartient à la catégorie des roturiers, des moins-que-rien, bref, on n’est qu’un homme (une femme) de la plèbe… et par conséquent on ne peut que subir le pouvoir, mais jamais l’exercer…
Un pouvoir autoritaire classique se contente généralement d’interdire les opinions qui lui sont opposées. C’est déjà peu défendable. Mais un pouvoir totalitaire, lui, va beaucoup plus loin : il impose une seule et unique pensée. Pour ce faire, un outil de choix : le langage. Si, en plus, l’état utilise la religion comme justification de l’imposition de la langue arabe, alors il verrouille tous les recours. Car, pour tous ceux qui oseraient remettre en cause l’imposition d’une langue moribonde comme langue officielle, l’accusation d’"atteinte au sacré" n’est pas loin. Or, selon la nouvelle Constitution tunisienne, que, paraît-il, tout le monde arabe nous envie, cette accusation d'atteinte au sacré est sévèrement punie. L'Inquisition est à nouveau opérationnelle en Tunisie (devenue Tunistan à l'image de l'Afghanistan), c'est peut être cela que les autres arabo-musulmans nous envient.
L’Arabe littéral, dans sa version la plus classique, est donc imposé comme langue de pouvoir à sens unique. Pouvoir « vertical », de d
ominants à dominés : ce n’est plus de la communication mais du monologue ! Le président ou le roi monologue derrière son micro. Le présentateur du journal télévisé déverse ses « informations » avec un ton solennel, monocorde (on se demande souvent s'il comprend bien ce qu'il lit sur le prompteur) et ennuyeux, l’imam assène ses vérités lors des prêches du vendredi devant un parterre de fidèles dans une langue que seule une minorité de lettrés peut décoder.
La question relève de l’idéologique et du politique : la langue arabe est celle dans laquelle a été révélé le Coran, logo divin universel, vérité essentielle, immuable et éternelle. Cette langue ne doit pas évoluer, car la faire évoluer serait l’éloigner du message divin, la laïciser en quelque sorte, ce qui serait un sacrilège.
Cette langue du Coran est de nouveau enseignée dans des écoles coraniques «médiévales» financées par les roitelets du Golfe et d'autres organisations islamiques ultra riches.
Dans ces écoles coraniques, naguère fermées par Bourguiba et interdites jusqu'à l'avènement du "printemps arabe", qui s'est avéré être un sinistre hiver islamiste, la seule pédagogie est la coercition, morale et surtout physique (châtiments corporels). De ce seul fait, la langue arabe qu’on impose aux enfants les éloigne de leur vécu réel : spontanément, ils l’assimilent pour ce qu’elle est devenue : une langue liturgique, certes sacrée, mais loin de leurs préoccupations quotidiennes et surtout de leurs besoins réels. Bref, dans l’inconscient d’un enfant arabe, cette langue devient rapidement synonyme de quelque chose de contraignant et d’antipathique ! Les élèves-disciples-talibans ânonnent de manière automatisée versets et sourates du Coran, sans en comprendre un traître mot, dans ce balancement continu et typiquement autiste des corps…
Le linguiste algérien Abdou Elimam affirme qu’il n’est pas exagéré de dire qu’un écolier algérien - ou plus généralement maghrébin- est un sujet dont on vide la substance linguistique native pour lui substituer une prothèse langagière. C’est ce mécanisme-là qui produit de la schizophrénie précoce. Reconnu par ses pairs et par l’Unesco, ce chercheur affirme que le rejet de la langue maternelle par l’école est la cause de l’échec scolaire et la source profonde de la violence qui en découle au sein de la société.
Des travaux d'Abdou Elimam (*), nous retenons cinq points :
1. Le potentiel langagier des humains est un don naturel et c'est pourquoi nos cerveaux abritent des zones spécifiques au langage. Ce potentiel neurolinguistique est « codé en dur» sous la forme de circuits nerveux à partir du moment où on est exposé à la communauté des parlants qui nous entourent. C'est ainsi que jaillit la langue maternelle : on ne la choisit pas, elle nous est imposée par la rencontre entre le neurologique et le social, à notre arrivée à la vie. Cette vision est de nos jours largement partagée par les neurosciences contemporaines.
2. Ce don de la nature, fixé en dur dans nos neurone, occupe l'hémisphère gauche du cerveau. Toute autre langue qui arrive, après coup, se voit hébergée dans l'hémisphère droit. Toute autre langue prend appui sur les dispositifs neurologiques et cognitifs mis en place par la langue maternelle.
3. Il est bon de rappeler le fait historique que la langue punique (celle de Carthage) a été la langue dominante avant l'arrivée des Arabes — y compris durant la période byzantine où l'usage du punique est attesté. Le punique rencontre l'arabe et fait «bon ménage» avec lui. Ce qui permet, dès le Xe siècle, l'émergence de cette langue propre au Maghreb. Le Maghribi (ou la Maghribia, ou la Darija) hérite donc d'un legs très ancien (plus de 25 siècles).
4. Partant de là, il devient clair que l'arabisation ne pourra JAMAIS écarter la langue maternelle, sauf si cette langue arabe devient elle-même maternelle. Par ailleurs, les langues maternelles maghrébines (tamazight et maghribi) sont donc logées à la même enseigne que toute autre langue maternelle. Elles sont en dur dans les cerveaux de ceux qui les portent à la naissance : rien, ni personne ne pourra en venir à bout. A moins de changer les réseaux de neurones propres au langage, ce qu’aucune constitution, même d’essence islamiste, n’est capable de faire.
5. Défendre les langues, c'est avant tout défendre l'espèce humaine avec ce dont la nature la dote. Ainsi, la reproduction des langues par la naissance est le seul moyen par lequel les langues vivent. Toute intervention musclée d'imposition d'une langue sur une autre est vouée à l'échec. Ibn Jinni (941-1002), grand maître de la linguistique et expert en langue arabe, l'avait déjà dit il y a plus de mille ans ! L’histoire du Maghreb, depuis les invasions arabes depuis le VIIème siècle le prouvent.                                                                                                    
Si les modalités d’enseignement sont perfectibles, l’aliénation linguistique, elle, laisse des traces indélébiles
En conséquence, la solution à ces problèmes passera, avant tout, par la prise de conscience de nos réalités nationales dans chacun des pays maghrébins; celles-là même que nous construisons depuis l'accès à nos indépendances nationales. Les questions linguistiques sont des plus complexes dans la construction d'une nation moderne. La réalité mondiale montre que les cas de monolinguismes étatiques sont plutôt l'exception : la majorité des nations modernes vivent et se développent avec plusieurs langues. La Tunisie, au contraire, vient de faire un formidable bond en arrière : sa constitution décrète que l'arabe est sa langue unique, alors qu’aucun tunisien ne parle naturellement la langue arabe, celle des livres, des journaux et, encore moins, celle du Coran. La Tunisie n’est pas la seule dans ce cas : aucune personne  du « monde arabe » n'utilise naturellement la langue arabe, pas même à La Mecque. Donc l'arabe est plus proche d'une langue morte que d'une langue vivante.
N’étant ni réellement morte, ni vraiment vivante, la langue arabe est une langue morte-vivante : une langue zombie. 
« La fausse langue bloque la communication et gèle la formation d’une société civile qui mettrait en péril le pouvoir, elle attire la pensée sur des voies de garage, entrave le développement du sujet. Parmi tous les zombies mis en marche par l’idéologie, la langue zombie présente le plus de danger » (Françoise Thom – historienne).
Ainsi, en cet an de grâce 2014, les "députés" tunisiens, appartenant en majorité à la Confrérie des Frères Musulmans viennent, en quelque sorte :
- D’accomplir un linguicide, qui est l'acte de tuer une langue. Le terme est utilisé entre autres par Claude Hagège dans son ouvrage Halte à la mort des langues (2001). C'est une forme particulière d'ethnocide.
- D'assassiner leurs aïeux et ascendants berbères, en se prétendant Arabes. On appelle cela un parricide. Dans l'Antiquité, les personnes ayant commis un parricide étaient déshabillées, fouettées au sang puis enfermés dans un sac cousu en peau de bête avec, à l’intérieur un coq, un chat et un serpent. Tout cela en public. Je ne sais pas ce que stipule la charia pour pareils crimes…   
- Cependant, pour la plupart d'entre eux, ils casent leur progéniture dans les écoles françaises ou américaines, vivent et "s'exilent" à l'occasion, chez ces mêmes "infidèles", et y épousent des femmes, jusqu'au jour où ces mêmes infidèles les placent au sommet de l'Etat. Le président provisoire tunisien, Moncef Marzouki, en est l'archétype le plus frappant; Ghannouchi, le gourou des Frères Musulmans tunisiens, aussi.
Annexe : Interview d'Abdou Elimam
Vos ouvrages affirment que le maghribi, ou ce qu’on appelle « darija », reste notre langue d’ancrage. Sur quels instruments scientifiques vous basez-vous pour tirer des conclusions aussi catégoriques ? 
Mes instruments scientifiques sont essentiellement l’histoire et les traces matérielles qu’elle nous lègue. Il y a, en premier lieu, les pierres qui conservent une sorte d’archives de nos mémoires et cette archéologie comprend une masse importante d’écrits en punique. Il y a, ensuite, les hommes qui, génération après génération, reproduisent dans une évolution toute relative, leurs langues. Or, chez nous, depuis un peu plus de deux millénaires, deux filiations linguistiques prévalent : celle du libyque qui se manifeste de nos jours sous les variantes du berbère et celle du punique qui se manifeste aujourd’hui sous les variantes du maghribi ou « darija ». Pour des raisons trop longues à développer ici, l’écriture de l’histoire a marginalisé la civilisation carthaginoise pour privilégier celle de Rome. Et nous sommes, bon gré mal gré, pris dans ce piège qui a toujours voulu opposer l’Occident à l’Orient. Pourtant, cette civilisation s’est bel et bien ancrée dans le Bassin méditerranéen, plus particulièrement. Rome n’a pu en venir à bout qu’après deux siècles de guerre et quelques trahisons. Rappelons que c’était le punique et non pas le berbère qui était la langue officielle du prince Massinissa. Le punique a évolué au contact des autres langues ; sa forme contemporaine est le maghribi. C’est aussi simple que ça !
Dans vos travaux, vous dites souvent que dès l’école, l’enfant, chez nous, entre en conflit avec la langue enseignée, car celui-ci est d’abord nourri à sa langue de naissance. 
Ce ne sont pas mes travaux, mais notre réalité quotidienne qui le dit. Mise à part la fonction de « garderie », l’école algérienne fait illusion. On y apprend surtout à haïr sa langue, ce qui, dans la foulée, induit une haine de soi (le fameux sentiment d’auto-odi décrit par les sociolinguistes). Cette haine de soi ne se limite pas à l’égo, puisque l’enfant est amené à la déplacer. Contre la gent féminine de la famille, d’abord, avant de rejeter les valeurs portées par le père, ensuite. On a trop souvent accusé « l’islamisation de l’enseignement » de ces dérives. Or, celles-ci prennent racine bien en amont : dans le refus de la langue maternelle. C’est parce que l’enfant voit sa langue native minorée, voire ridiculisée, qu’il réagit, instinct de survie oblige, par la violence. Dès l’école, il se voit obligé de troquer sa langue native contre une construction savante qui survit essentiellement d’avoir pris l’Islam en otage. Le drame ne vient pas de la connaissance des langues. Non, le drame vient de la substitution de la langue de la maison par celle de l’école. La solution la plus sage aurait été de les avoir les deux, bien entendu. Un bilinguisme constructif repose toujours sur la langue maternelle.
Selon vous, il ne faut jamais imposer une langue à une société déjà nourrie de sa langue de naissance. Sommes-nous donc condamnés à rester en conflit permanent avec la langue enseignée ? 
Absolument pas ! Une observation saine des sociétés humaines démontrerait qu’elles sont toutes multilingues. La vision d’une société monolingue est utopique, voire blasphématoire. Du moins, tel est l’enseignement à tirer de la destruction de la Tour de Babel (qui veut dire : porte de Dieu, « bab’Ill »). Un puissant tyran de la Mésopotamie rêvait d’une humanité monolingue et décida de construire une tour suffisamment haute pour atteindre le paradis. Il s’en suivit un déluge de 40 jours et 40 nuits qui provoqua la multiplicité des langues et la dispersion des hommes sur toute la terre. Comme en témoigne ce mythe universel, la question de la pluralité des langues a été, assez tôt dans l’histoire de l’humanité, ressentie comme la solution naturelle. Le monolinguisme est donc bien un mythe dangereux pour l’espèce. Avec l’avènement du Coran, il est vrai que la tentation d’uniformiser sa lecture a poussé certains puissants de l’époque à banaliser la langue coranique en vue d’en faire la « langue de tous ». Or, force est de constater, près de 14 siècles après, que cette langue du Coran ne parvient toujours pas à devenir une langue native. Personne ne vient au monde avec cette langue comme forme naturelle et spontanée d’expression comme c’est le cas avec le maghribi, par exemple. Déjà, Ibn Jinni, un savant du second siècle de l’Hégire, disait : « Il n’est pas permis d’attribuer à une langue la codification d’une langue ‘‘concubine’’ qu’elle ne mérite pas. (…) C’est dans ce sens que va la parole du Prophète en disant : Le Coran est descendu en sept langues ; toutes suffisantes et évidentes. » Il suffirait donc que la nature retrouve ses droits et que les langues naturelles soient acceptées pour que tous les bilinguismes possibles soient les bienvenus.
Entre langue maternelle et langue de l’école, l’incompatibilité est-elle ainsi définitive ? Aucune réconciliation en vue ? 
Si, à la condition que la langue maternelle (que ce soit le maghribi ou bien tamazight) trouve sa place dans l’école de la nation. L’Unesco recommande, depuis toujours que les langues natives soient les langues de l’école au moins durant les quatre premières années de la scolarisation. Une fois la personnalité de l’enfant assise et consolidée, les contacts de langues ne représentent pas de danger d’aliénation, elles deviennent une nécessité même.
Vous dites qu’une langue qui ne se reproduit pas par la naissance n’est pas une langue. Pouvez-vous vous en expliquer ?
L’objet des linguistes, c’est le langage humain. Cependant, pour atteindre le langage humain, nous n’avons qu’un moyen, c’est de l’appréhender à partir des langues singulières (le chinois, le grec, le maghribi, etc.). Or, les langues sont une construction assez particulière en cela que non seulement elles sont « héritées », mais que, en plus, elles parviennent à souder les gens d’une même communauté entre elles. Pour pouvoir s’ancrer dans la personnalité psychique des personnes et, en même temps, être à la disposition de toute une communauté linguistique, la réalité de la langue doit donc être particulière. Les neurosciences ont permis de lever le voile sur cette dualité. En effet, toute langue imprime son potentiel dans un organe de langage — qui prendra source dans l’hémisphère gauche du cerveau — dont tout humain hérite à la naissance. Et les gens d’une même communauté linguistique héritent des mêmes prédispositions. C’est ce qui explique que les petits enfants des crèches d’une même ville parlent un peu de la même manière. On découvre alors que les langues doivent être natives pour pouvoir produire ces effets, à la fois personnels et collectifs. L’expérience montre que les « langues » inventées par les humains (tel l’esperanto, par exemple) ne parviennent jamais à être spontanément parlées par les nourrissons. De plus, ces langues sont très loin de répondre aux besoins très variés des humains (humour, passions, sciences, descriptions, explications, etc.). L’arabe étant une élaboration de laboratoire et non pas une langue naturelle et spontanée, on ne peut la considérer comme une « langue », mais plutôt comme un code culturel ne disposant pas des ressources langagières naturelles.
Est-ce à dire que, dans tous les cas de figure, l’arabisation serait un échec ? Quelle serait alors la politique à suivre ? 
Il s’agit, avant toute chose, de préserver la langue maternelle de l’enfant au moins durant les quatre premières années de la scolarisation. La langue arabe moderne peut et doit être introduite dès la quatrième année. De la sorte, l’arabe trouvera ses marques et sera facteur de réussites assurées. De la même manière, le français doit être introduit en tant que deuxième langue étrangère. L’enjeu consiste non pas à opposer les langues, mais à leur donner la place qui leur revient… sans contrarier les lois de la Nature.
Il vous est arrivé de dire que l’Algérie paie ses échecs endémiques à coups de milliards, n’est-ce pas là un jugement par trop sévère ? 
Il est vrai que sous la forme de boutade, il m’arrive de dire des choses aussi caricaturales. Mais le fond de ma pensée est le suivant : l’arabisation nous aura coûté trop cher pour un retour sur investissement bien médiocre. Le résultat des courses est tel que, non seulement nous avons privé deux générations d’un accès à la souveraineté linguistique, mais, de plus, nos investissements ont été totalement contre-productifs. Il suffirait pour s’en convaincre de faire un bilan objectif de cette politique linguistique. Les frustrations linguistiques ne finiront pas d’étonner si l’on s’y intéressait autrement qu’en termes instrumentalistes. Car le langage est avant tout un attribut de la vie et non pas un « véhicule » (que l’on peut troquer contre un autre, de meilleur acabit…). En somme, c’est par amour pour cette patrie qu’il m’arrive de déplorer que l’on finance notre propre échec.
http://langage87.rssing.com/browser.php?indx=9978052&item=5
 « En tentant de jeter la lumière sur la vie langagière du Maghreb préislamique, Abdou Elimam découvre que la langue introduite par les Phéniciens en Afrique du nord, le punique, s'avère langue substrat (à hauteur de 50% en moyenne) dans les parlers contemporains du Maghreb et de Malte (1997). Ce qui conduit Abdou Elimam à oser un regard renouvelé et critique sur la nature supposée « arabe » des parlers du Maghreb. Son étude assoit la conviction que loin d'être une arabisation (spontanée) de toutes ces contrées, les parlers de Malte et du Maghreb sont des évolutions du punique au contact de l'arabe et du berbère. Rejoignant Charles A. Fergusson et bien des linguistes orientaux, Abdou Elimam nomme maghribi cette identité linguistique polynomique et au substrat punique (1997, 2003). Si peu d'arabisants ont réagi à cette thèse, bien des berbéristes et quelques orientalistes européens s'en sont offusqués sans pouvoir démentir la thèse du substrat punique dans la Darija maghrébine. » Wikipédia
 Hannibal GENSERIC